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Les films à l’affiche : « Miséricorde », « L’Amour ouf », « Barbès. Little Algérie »…

LA LISTE DE LA MATINALE
Cette semaine dans les salles, le film à suspense d’Alain Guiraudie, dans lequel un jeune homme réveille les désirs et la violence d’un village niché dans la forêt ; la passion impossible dépeinte par Gilles Lelouche, avec François Civil et Adèle Exarchopoulos ; et deux films pour enfants à ne pas rater, autour d’un Bambi ou des chimpanzés de Bornéo.
Chef-d’œuvre
Miséricorde, voilà un titre qui interpelle. On ne s’attendait pas, en effet, à trouver ce terme emprunté au lexique chrétien au fronton du nouveau long-métrage d’Alain Guiraudie, formidable cinéaste aveyronnais qui, en une douzaine de films, a fait du désir et de ses manifestations iconoclastes son grand souci. Tout commence sur une note funèbre puisque, au village de Saint-Martial, sous un ciel d’automne, on enterre le seul boulanger du coin. Jérémie (Félix Kysyl), jeune homme avenant, revient dans la bourgade après une longue absence pour assister aux obsèques. On ne sait pas exactement ce qui le liait au défunt, mais on comprend qu’il fut jadis son apprenti, et le meilleur ami de son fils Vincent (Jean-Baptiste Durand).
Le revenant s’installe chez la veuve, Martine (Catherine Frot), ce qui provoque la colère de Vincent, qui le soupçonne de vouloir séduire sa mère. Survient alors un événement tragique : un corps disparaît, qui met Jérémie aux abois, sur des charbons ardents. Il trouve alors un soutien inespéré en la personne du curé (Jacques Develay), vieil abbé déplumé qui ne paye pas de mine mais déborde d’amour pour lui. Plus qu’un simple décor, le village s’ouvre comme une petite poche de fiction. Sous le dehors placide des us villageois, la présence de Félix a pour effet de réveiller, parmi les habitants, un réseau de désirs enfouis et clandestins, homosexuels mais pas seulement. Alain Guiraudie opère ici une greffe inouïe entre la tragédie et le burlesque, entre la gravité du scénario criminel et la banalité des corps qui l’incarnent, entre le poids de la culpabilité et la trivialité des élans quotidiens. M. Ma
Film français d’Alain Guiraudie. Avec Catherine Frot, Félix Kysyl, Jacques Develay, Jean-Baptiste Durand, David Ayala (1 h 43).
A voir
Années 1980. un paysage de briques, dans le nord de la France. Jackie (Mallory Wanecque), pantalon écossais et mocassins cirés, et Clotaire (Malik Frikah), cuir et flingue, se rencontrent à la sortie d’un bus scolaire. Elle étudie, il traîne. Tombent amoureux. Mais le garçon est pris dans une vie qui tourne mal. Leur histoire est celle d’un amour impossible. L’ensemble est porté par une bande originale culte allant de The Cure à Billy Idol en passant par Depeche Mode.
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